Deux cols au programme du week-end de l’Ascension 2025 : le St-Gothard et le Nufenen. Deux voisins qui partagent sur leur versant sud un début d’ascension commune. Mais dont l’histoire et le décor sont assez différents.

Jour 1 : Gothard / Gottardo (3X)
Départ de Genève à 5h35. Direction Bellinzona dans un train direct, spécialement affrété à l’occasion de ce week-end prolongé.
Première traversée des Alpes de la journée. Dans le sens nord-sud, d’Erstfeld (UR) à Bodio (TI) par le tunnel ferroviaire de base du Gothard. Mis en service en 2016, c’est le plus long tunnel du monde avec ses 57,1 km.

Depuis Bellinzona, je remonte le cours de la rivière Ticino vers le nord, jusqu’à Airolo (65 km / 1140 m D+).
Airolo est un village d’environ 1’500 habitants où s’entremêlent de nombreuses routes et voies ferrées, avec leurs ponts et leurs échangeurs.
Vers l’ouest, le Val Bedretto mène à la source du Ticino et au col du Nufenen (au programme de demain).
Vers le nord, la route historique de la Tremola mène au col du Gothard. C’est une chaussée pavée comportant 24 virages en épingle à cheveux, ainsi que de spectaculaires murs de soutènement en granit. Elle permet aux cyclistes de se tenir à l’écart du trafic automobile, qui se concentre sur la nouvelle route construite dans les années 1960.

Deux tunnels partent également d’Airolo, permettant de traverser les Alpes du sud vers le nord jusqu’à Göschenen (UR) :
- Le tunnel ferroviaire de faîte du Gothard, mis en service en 1882 et mesurant 15 km.
- Le tunnel routier du Gothard, inauguré un siècle plus tard (1980) et mesurant 17 km (le percement d’un second tube est par ailleurs en cours).
J’emprunte pour ma part la Tremola jusqu’au Gotthardpass/Passo del San Gottardo situé à 2106 m. Ce sera ma deuxième traversée des Alpes de la journée.

Sur le versant nord du col, la route suit le cours de la rivière Reuss vers la station uranaise d’Andermatt, puis jusqu’à Göschenen via les gorges de Schöllenen et leur fameux pont du Diable.
Le tracé de la route du Gothard remonte au 13ème siècle déjà. Ce franchissement constituait alors un des principaux axes de transit entre l’Europe du Nord et l’Italie, contribuant à la prospérité de villes comme Zurich et Milan.

Arrivé à Göschenen (UR), je prends un train vers Airolo par le tunnel de faîte mentionné précédemment : 10 minutes de trajet qui constitueront ma troisième traversée des Alpes de la journée.
Jour 2 : Nufenen / Novena
Au matin du second jour, je quitte Airolo pour remonter le Val Bedretto vers l’ouest jusqu’au col du Nufenen (14 km / 1390 m D+). La route a été rouverte à la circulation la veille, au terme d’une fermeture hivernale de plus de six mois, et il subsiste de beaux murs de neige par endroits.

La montée est assez rectiligne, dans un environnement très calme et sauvage, qui tranche avec l’agitation de la veille aux alentours du Gothard.
Situé à 2478 m d’altitude, le col du Nufenen est le deuxième col carrossable le plus haut de Suisse, derrière l’Umbrail (GR) et ses 2503 m.

Reliant Airolo (TI) à Ulrichen (VS), la route du Nufenen est beaucoup plus récente que sa voisine du Gothard, puisque sa mise en service remonte à 1969.
Le versant valaisan du col descend vers la vallée de Conches/Goms et le Rhône. Fleuve dont je vais suivre le cours jusqu’à Brig puis Sierre, où se termine mon excursion.

N.B: pour en savoir plus sur l’histoire de l’axe du Gothard, un article très complet publié par le Club Alpin Suisse (CAS).
©Photos: Grégoire Pralong